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Soufi, mon amour – Elif Shafak

  • Photo du rédacteur: Lespagesdejade
    Lespagesdejade
  • 17 mai
  • 5 min de lecture

🖋 Autrice : Elif Shafak

📅 Année de parution : 2009

📚 Genre : Roman initiatique, mystique, philosophique

🌟 Mon évaluation : 5/5 – Une révélation


Bonjour à toutes et à tous, mes pierres de lecture,


Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un livre hors du temps, un livre qui ne se contente pas de vous plaire mais vous déplace. Un roman qui ouvre en vous des espaces intérieurs oubliés, qui ne vous raconte pas une histoire mais vous murmure un enseignement.Soufi, mon amour est bien plus qu’un récit : c’est une expérience mystique, une rencontre avec l’Amour sous sa forme la plus essentielle et la plus sacrée.

Ce livre est entré dans ma vie comme une présence. Il ne s’est pas contenté de me toucher : il m’a transformée. Il m’a ouvert à une autre manière de voir, de sentir, de lire le monde et les autres. J’ai refermé ce roman avec le sentiment d’avoir reçu un enseignement. Pas un savoir figé, dogmatique, mais une vérité fluide, vivante, lumineuse.



Impression générale


Ce roman est un souffle. Une incantation poétique. Un voyage intérieur.À travers l’histoire d’Ella, femme américaine, épouse rangée et lectrice en quête d’elle-même, nous sommes entraînés dans les pas de Shams de Tabriz, sage iconoclaste et derviche errant, et de Rûmî, poète mystique et maître spirituel du XIIIe siècle, que leur amitié fera naître à une autre dimension de l’être.

Mais ici, rien n’est frontal. Tout est tissé, entremêlé, subtilement orchestré. Elif Shafak donne la parole à une kyrielle de personnages : un mendiant, une prostituée, un ivrogne, un juge, un serviteur, un croyant et un rebelle. Et chacun devient le dépositaire d’une facette de la Vérité.

C’est un roman polyphonique et initiatique, à la frontière du conte, du poème, de la prière. Chaque page nous invite à désapprendre pour renaître, à voir au-delà de nos projections, à aimer au-delà des frontières.


Résumé détaillé


Ella Rubinstein est mariée, mère, installée dans une routine terne. Sa vie manque de souffle, de vibration, d’élan. Elle accepte un travail de lectrice pour une maison d’édition et se voit confier un manuscrit intitulé Doux blasphèmes.

Ce roman dans le roman raconte la rencontre entre Shams de Tabriz et Rûmî, à Konya, au XIIIe siècle. Shams, libre penseur, anticonformiste et fervent amoureux de Dieu, provoque les consciences et bouscule les certitudes religieuses. Il incarne un islam de l’intérieur, un islam de lumière et d’amour, celui des soufis.

Rûmî, savant respecté, ancré dans sa position de leader spirituel, voit sa vie bouleversée par cette rencontre. L’amitié de ces deux hommes va faire voler en éclats leurs habitudes, leurs statuts, leurs attachements terrestres — pour laisser place à une élévation, une métamorphose de l’âme.


Au fil de sa lecture, Ella, elle aussi, change. Elle questionne ses choix, ses renoncements, son rapport à l’amour, à la foi, à elle-même. L’histoire du XIIIe siècle entre peu à peu en résonance avec la sienne. Et ce qui s’annonçait comme une lecture professionnelle devient un voyage de renaissance.


Points forts


✨ Une structure magistrale : Un livre dans le livre, des narrateurs multiples, des échos entre passé et présent, Orient et Occident, homme et femme, foi et liberté. C’est une architecture narrative raffinée et profondément signifiante.

✨ Une vision lumineuse de la spiritualité : Le soufisme y est présenté dans toute sa grandeur : humilité, amour, tolérance, dépouillement, éloignement du dogme. Une spiritualité incarnée, enracinée dans le quotidien et dans le cœur.

✨ Des personnages inoubliables : Shams est un météore. Sa sincérité déstabilise. Son amour désarme. Rûmî est l’homme en devenir, qui apprend à mourir à lui-même pour renaître à la grâce. Et Ella, miroir moderne, fait écho à nos propres hésitations intérieures.

✨ Une poésie vivante : Chaque règle de Shams est une gemme. Chaque chapitre est une onde. On lit ce livre comme on écouterait une voix douce nous parler au creux de l’âme.

✨ Une audace rare : Elif Shafak ose donner une voix à toutes les marginalités : l’alcoolique, le pécheur, la prostituée, l’enfant. Et tous deviennent vecteurs de sagesse.


Analyse thématique


🌿 L’Amour mystique comme chemin de vérité : Ce livre nous apprend que l’Amour n’est pas un sentiment, mais une force de transformation. Il consume l’ego, bouleverse les attachements, éclaire les ténèbres. Aimer, ici, c’est oser mourir à soi-même pour rencontrer le divin.

🌿 Le dépouillement comme accès à soi : Que ce soit chez Shams, Rûmî ou Ella, le chemin passe toujours par une désintégration : du confort, de l’image sociale, de la sécurité. Mais c’est à ce prix que surgit l’authenticité.

🌿 La tolérance comme acte révolutionnaire : Face à un monde de jugements et de dogmes, ce livre propose un autre regard : celui qui accueille l’autre sans le définir, celui qui fait silence pour écouter.

🌿 La beauté du multiple : Le roman honore la polyphonie humaine. Chaque voix compte, chaque regard est précieux. L’unité ne vient pas de l’uniformité mais de la résonance entre les différences.


💬 La citation

“Tâche de vivre dans l’amour. Aime Dieu, aime les autres. Et ne laisse pas la haine se déposer sur ton cœur. Car ce qui y entre y reste.”

Chaque page de ce livre est une invitation à désarmer son cœur, à devenir réceptacle de beauté plutôt que de peur.


Réflexions personnelles


Je crois que ce roman est arrivé au bon moment dans ma vie.

Je savais en le commençant qu’il allait m’appuyer "quelque part", comme un doigt de lumière sur une douleur ancienne. Et il l’a fait. Mais avec douceur. Avec lenteur. Avec amour.

J’ai retrouvé dans ce texte des fragments de moi : mes élans retenus, mes blessures non guéries, mon besoin de sens.Je crois que chacun de nous est un peu Ella. Nous cherchons tous un souffle qui nous dépasse. Une parole qui nous éclaire. Une main invisible qui nous guide.

Ce roman a réveillé en moi le désir de lumière, le goût du silence, l’urgence d’aimer vrai. Il m’a rappelé que la seule révolution durable est intérieure, et qu’elle commence par l’accueil.


Petit bémol


Certains lecteurs pourraient se sentir déstabilisés par le rythme contemplatif, par la densité des réflexions ou par la présence d’un message mystique. Mais ceux qui s’abandonnent à la lecture y trouveront une source d’eau vive. Mzid bon pout moi c'est un sans faute un must read absolu.


Conclusion approfondie


Soufi, mon amour est un livre-rivière. Il prend racine dans une époque lointaine, mais il irrigue le présent. Il raconte une histoire, mais il inspire un chemin de vie.

C’est un roman de réconciliation, entre foi et liberté, entre spiritualité et modernité, entre Orient et Occident, entre soi et soi.Il ne cherche pas à convaincre : il offre, il ensemence, il ouvre.

Pour moi, ce livre est une prière silencieuse. Une ode à l’amour qui transcende les formes, les mots, les peurs. Il m’a rappelé que vivre, ce n’est pas seulement exister, c’est se laisser toucher par la grâce.


🖋 Mot de fin


Je le recommande à tous ceux qui ont soif d’autre chose. À ceux qui cherchent un livre qui les bouscule avec bienveillance, qui les élève sans les juger.Ce roman m’a offert une lumière. Il m’a rappelé que l’Amour est la seule voie qui mène quelque part.

À bientôt pour d’autres lectures qui, comme celle-ci, ouvrent le cœur comme un matin de paix.


Les Pages de Jade 💫

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À propos de moi

Jade, une passionnée de livres, et de voyages, partage sur son blog "Les Pages de Jade" ses chroniques littéraires pleines d'émotion, invitant les lecteurs à plonger dans un univers envoûtant où les mots prennent vie. Préparez-vous à être transporté dans un océan de découvertes littéraires et d'aventures enivrantes.

 

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